Innovation dans l’enseignement

Peut-on faire coïncider enseignement et innovation ? Les six professeurs des Sciences de la vie et de la Terre (SVT) de l’Assomption Lübeck ont répondu par l’affirmative. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Innovation par le jeu, classes inversées, recours aux sciences cognitives, le panel proposé à tous les élèves de la 6ème à la terminale est large. Lorsqu’on l’interroge sur le sujet, Alexandre Saubion, professeur de SVT depuis 10 ans, est à la fois passionné et intarissable.
L’évolution de l’atmosphère … sous forme d’escape game !
Innovation dans l'enseignement

« l’élève apprend mieux et retient mieux. »

L’innovation pédagogique fait référence à de nouvelles méthodes et manières de travailler. Elle permet un meilleur ancrage mémoriel. Cette notion se décline de trois façons possibles : le jeu, la classe inversée et les sciences cognitives.

Le jeu. M. Saubion aime les Escape Game, ses élèves aussi. « Cela permet de travailler des connaissances du programme et de développer des compétences que l’on n’a pas l’habitude d’aborder. Par ce biais-là, on essaie de travailler la logique, l’esprit de recherche, la collaboration et la coopération entre les élèves. Ils sont tous à 200 % », se réjouit le professeur.

Apprendre en s’amusant, c’est également possible avec Carboniq, un jeu de cartes pour parler du climat, tout en continuant d’apprendre. Des données scientifiques, des procédés ludiques sur-mesure, des cartes éco-responsables pour évoquer en classe un sujet crucial tout en s’amusant. « Dans cette situation, l’élève apprend mieux et retient mieux. La démarche est très efficace » constate M. Saubion.

La classe inversée

Plus qu‘une méthode, une philosophie. La classe inversée permet aux élèves de prendre en charge leur propre apprentissage en inversant le rôle traditionnel des enseignants et des élèves. Dans ce modèle, les élèves regardent des vidéos ou lisent des articles avant de venir en classe. Ils utilisent ensuite le temps en classe pour poser des questions, travailler en groupe, résoudre des problèmes et approfondir leur compréhension du sujet.
 
Cette approche pédagogique permet aux élèves de travailler à leur propre rythme et de se concentrer sur les sujets qui leur posent le plus de difficultés. Elle donne également aux enseignants plus de temps pour travailler individuellement avec les élèves qui ont besoin d’une aide supplémentaire, tout en créant un environnement d’apprentissage plus interactif et engageant. Quel peut en être le bénéfice ? « Cette méthode permet d’une part de préparer très tôt nos élèves aux méthodes post-bac et de les accompagner dans la dématérialisation de l’enseignement », analyse Alexandre Saubion.

Les sciences cognitives

L’éducation a des raisons de s’intéresser aux sciences cognitives, en tentant de rapprocher ce que l’on sait du fonctionnement du cerveau en lien avec l’apprentissage scolaire. Les professeurs de SVT du groupe scolaire Lübeck l’ont bien compris et utilisent cette méthode. « Pour qu’elle soit efficace, explique M. Saubion, il faut proposer aux élèves des entrainements très rapides après l’acquisition du savoir.

Très souvent, en fin de classe, on interroge les élèves sur ce qu’ils viennent d’apprendre, mais sous forme de QCM afin de les remobiliser.  Au-delà du QCM, la méthode, qui consiste à décrire ce que l’on fait, à expliquer pour quelle raison on le fait, tout cela rend l’apprentissage plus facile. Le monde change, nos élèves aussi. Nous avons à notre disposition de nouveaux outils. Nous devons nous adapter à ces nouvelles méthodes d’enseignement qui s’installent de façon progressive ».