Q : À Lübeck, on parle d’excellence académique dans l’enseignement de votre matière, la philosophie. Qu’est-ce que cela signifie ?

R : « Accompagner chaque élève vers les objectifs fixés pour les examens par le ministère, tout en préparant leur dossier Parcoursup, permet à chacun de surmonter ses difficultés et d’atteindre les meilleures notes possibles. Je crois en la capacité de mes élèves à y parvenir. Il faut les aider à avoir confiance en eux. Viser l’excellence signifie acquérir les compétences nécessaires pour obtenir les meilleures notes possibles, autour de 15/20 dans ma classe. Mais cela nécessite du travail. Le travail en première leur permet de comprendre que c’est un entraînement et de leur montrer que c’est à leur portée. »

Q : En quoi l’initiation à la philosophie contribue-t-elle à un aspect clé de l’approche éducative ?

R : « Distinguer la philosophie en dernière année, parachevant ainsi le cursus, a pour objectif de former de bons citoyens. La dimension orale et éthique est bien présente. Aujourd’hui, on insiste sur la maîtrise du sens des mots dans lesquels on pense. On essaie de faire comprendre aux élèves qu’il faut garder une pensée individuelle mais comprise par tous, avec une pensée argumentée et fondée. L’initiation aux distinctions lexicales insiste sur la différence entre leur opinion et ce qui relève de la connaissance et de l’argumentation. Cela fait partie de l’apprentissage lexical. La première acquisition fondamentale est de maîtriser les repères lexicaux et de les utiliser à bon escient. Il s’agit de leur apprendre à formuler des phrases complètes. 

L’enseignement en première est un espace de liberté sans pression des mots. On travaille également sur des textes, même ceux d’Aristote, en leur montrant les critères importants à respecter lors de l’examen. Il s’agit de leur faire comprendre que c’est leur argumentation qui est évaluée, et non leurs pensées ou leurs avis personnels. Cette initiation permet de casser les préjugés sur la philosophie. Cette génération est très découragée vis-à-vis du savoir. Cette initiation sert à développer ce goût du savoir. 

Les élèves se prennent au jeu du questionnement. ‘Qu’est-ce que les Lumières ?’ Kant interroge les choix que l’on fait en société. Cette initiative apprend également aux élèves à établir des liens entre différentes disciplines telles que la science, l’économie, et la philosophie. Philosopher, c’est questionner la morale. Cela peut se faire par le biais de plusieurs leviers, comme une filière ou un texte philosophique. »

Q : Des élèves bons en philosophie, cela fait-il des élèves apprenant à mieux répondre aux exigences de l’enseignement supérieur ?

R : « Cette initiative est une chance pour les élèves, mieux armés pour tous. Celui qui a appris le raisonnement philosophique sera mieux préparé, quel que soit son métier. Il saura penser par lui-même et avec les autres, que l’on soit médecin, boulanger, chercheur. C’est un cadeau fait à chacun. »